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dimanche 14 novembre 2010

SAW XIII: J'ai été au Supermarché un samedi après-midi

Il est 13H30, nous sommes samedi, je suis un peu en retard sur mon programme. Il faut que j'aille en courses, j'avais oublié. Je prends la voiture.
Ô grande idée! J'arrive et j'ai déjà envie de m'autostranguler en arrivant sur le parking...Oui, c'est SAMEDI et il est 14h...

Alors après m'être garé sur le parking annexe 18 et avoir marché environ 10 minutes, j'arrive aux portes du supermarché, une liste bien précise dans la main, et j'me dis "faisons court"(....j'suis sorti à 16h.)

Besoin d'essuie-glaces: j'me renseigne donc auprès du vendeur: il me regarde , presque inquiet.....(Parce qu'un samedi après midi, c'est le défilé toute saison des familles: papa/maman, enfants, grands parents, cousins, animaux, tout sourire...)
" Oui j'suis tout seul. J'fais mes courses. Non, mes enfants ne sont pas malades à la maison. Ma femme n'est pas en voyage d'affaire. Je ne suis pas récemment séparé, ni divorcé, ni veuf, je ne fais pas l'objet de mesures d'éloignements spéciales. Ma femme n'est pas retenue en otage au Tadjikistan par des militants indépendantistes d'Al Quaida et n'a pas, non plus, contracté la lèpre à la suite d'un voyage humanitaire dans les provinces éloignées du Chili : je fais juste mes courses pour MOI".
Le vendeur ne s'en remettra pas.

La magasin pullule de familles "ultrabright" aux parents sans autorité ou à la recherche de l'image d'Epinal qui par conséquent ne voudront pas paraître impatients avec leurs enfants en leur demandant:
- d'arrêter d'émettre des cris over stridents à ultrasons qui te font directement te figer et penser aux pires films d'horreur que tu as vus et que tu es soudainement prêt à reproduire à outre mesure.
- de ne pas se rouler au sol dans les allées centrales en se tabassant, pleurant tellement fort que mère Térésa en personne leur perforerait la gorge sans la moindre hésitation...
Inspiration profonde, je continue la tête haute, couteau au poing.

Je me surpends à croiser des familles qui font une consommation directe sur place des produits en magasins, les emballages et détritus cachés dans le même rayon ou laissés au vu de tous. Je m'attends donc à voir des gens pickniquer au rayon fuits et légumes, voire à dresser une table et allumer un barbecue, mais serai déçu sur ce point.

J'avance dans les rayons et je me concentre sur ma liste, tout en engageant une bataille de caddy avec Mamie et Papi ( qui n'ont malheureusement pas eu une seconde dans leur emploi du temps de retraité pour venir faire leur course la semaine entre 9h à 20h, mais pensent sûrement plus mâlin de venir aujourd'hui et ainsi contribuer au grand rassemblement d'explosion des nerfs)...

J'approche de la fin. Je m'approche de la caisse et culbute un enfant au passage, il ne pleure pas car il a deviné dans mes yeux que c'était dans son intérêt...

Voilà. Alors...Je n'ai pas rejoins le groupe " pour ceux qui choisissent TOUJOURS la mauvaise file au supermarché" sur Facebook, pour rien:
A mon arrivée en caisse, j'ai l'habitude de regarder les gens aux autres caisses au même niveau que moi: j'gagne jamais...
C'est presque mon tour, j'ai eu le temps d'entendre MALHEUREUSEMENT les conversations de vie des gens devant ET derrière moi et j'entends alors la caissière :
" Laissez passer la femme enceinte!!"...
Je me retiens de dire non et de faire la remarque à la future mère, qui se plaind du monde et de sa condition, que ce n'était surement pas le meilleur moment de la semaine pour faire les courses alimentaires pour apparemment une vingtaine de personnes: si elle n'avait pas acheté de sac de ciment, elle avait cependant choisi les articles les plus imposants du magasin: 2 pack d'eau ( bouteilles 2 litres), lait, lessive format éco 10kg...Elle avait du oublier le sac de terreau.
Biensur, elle fait des grimaces, la caissière semble la plaindre, moi j'ai plutôt envie d'appeler l'assistante sociale, voire une équipe d'IVG...

C'est enfin à moi, j'me demande si la caissière ne va pas m'annoncer qu'elle ferme sa caisse, ou faire une crise d'apoplexie, partir en pause ou ne pas arriver à lire le code barre de mon camembert et d'appeler au micro le "roller" qui se sera ouvert l'arcade en trébuchant sur le caddy de papi/mamie...
Mais non: je passe à la caisse, je paie, je récite à voie haute un AVE MARIA et un NOTRE PERE. Je retourne à l'annexe 18 et je rentre me flageller d'avoir eu l'idée merveilleuse de venir au supermarché au moment où le gratin des supermarqueurs s'était donné RDV.
Mais tout va bien, j'vais pouvoir revoir mes proches et mes amis, cet affreux "côôchemar" est enfin terminé.
Quelqu'un sait pourtant ce que j'ai fait l'été dernier...

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